dimanche 31 juillet 2011

Fin de la boucle atlantique 2011.




















Nous voici donc de retour à La Turballe, fin du voyage 2011 du  « Mergule » qui  a accumulé les « milles » sans  jamais se plaindre bien qu’il ait été  malmené quelques jours par des conditions peu confortables…. pour nous également .
Après l’île d’Yeu,  où nous sommes restés bloqués 6 jours, la nouvelle dépression qui pointait son nez  s’étant bien installée sous nos cieux , rajoutant 2 jours de mer trop agitée pour partir sereinement….. Mais la vie sur Yeu n’a rien d’un bagne : bonnes crêpes, glaces, vélo, balades découvertes etc… et clou du séjour sur l’île deux jolies dorades grillées à l’abri de vent derrière un rocher sur la plage ... miam miam.
Après notre escale prolongée sur Yeu, nous avons mis les caps sur Belle-Ile , Port-Louis (à côté de Lorient), Sainte-Marine (à côté de Benodet),  le mouillage de Ste Evette (à Audierne), le passage du Raz de Sein  (notre cap Horn de l’Europe.. !!) , Douarnenez, puis retour à nouveau par le Raz de Sein pour retrouver La Turballe.


Revenons sur ces journées de navigation :


click ici:video "attaqués"  par 'un bateau de pêche
L’étape Yeu/Belle-Ile a été assez éprouvante :12h de navigation pour 65 milles (117 km)  au près, donc en tirant des bords dans une  mer qui tapait passablement  par 4-5 Beaufort de vent  de face, l’étrave du Mergule jouant en alternance le sous-marin et la scie sauteuses dans les vagues  qui nous arrosaient copieusement. Il faut savoir qu’un mini 6.50 comme le nôtre n’est pas un bateau de croisière confortable: tout y est vite mouillé, la place est inexistante pour faire sécher les affaires à l’intérieur et lorsque la mer tape dur les moindres gestes sont difficiles à réaliser à l’intérieur... le travail à  la carte et le suivi de la navigation y sont également particulièrement éprouvants dans ces


conditions…. on ne parle même pas du seau WC pour les dames…Petite pensée admirative aux « ministes », compétiteurs (-trices) sur ce type de bateaux qui « s’envoient » des navigation de longue durée dans  des conditions souvent bien pires, l’apothéose de leurs compétitions étant la traversée de l’atlantique en solitaires… avec les mêmes bateaux que nous……. 



Revenons à nos « moutons atlantiques écumants » qui ne nous ont pas quittés de toute la journée….  
enfin le port du Palais à Belle-Ile  en fin de journée…

Le port du Palais
Le lendemain malgré de belles conditions de vent l’humeur était à la visite terrestre en scooter de Sauzon et de la magnifique partie sud de l’Ile pas visitée en 2009. 

Sauzon
Port Maria
"On dirait le Sud"
Pointe du Skeul
le secret de l'érosion

Encore du  « près », mais cette fois-ci moins inconfortable, avec toutefois un peu de brume pour l’étape suivante qui nous à menés à Port Louis, petite bourgade chargée d’histoire médiévale et Renaissance qui abritait le comptoir des Indes et un fort historique.  Le port est très accueillant . Le temps nous manquant pour aller visiter le grand port de Lorient et la cité de la voile « Eric Tabarly » sur la rive d’en face nous en profitons pour satisfaire notre gourmandise par un bon repas de la mer dans un resto.

click ici: vidéo étapes au près . On ne sort l'appareil photo que lorsque cela ne mouille pas trop....

Après Lorient encore un jour de près bien « tapant » pour rallier Sainte-Marine à l’embouchure de l’Odet, encore des bords à tirer, des vagues à fendre, toujours du froid, les polaires, cirés etc … Nous râlons mais au moins nous naviguons, nous nous faisons plaisir (nous sommes quand même un peu masos). Il est intéressant et ludique de tracer sa route le plus intelligemment possible, de tirer parti des bascules de vent, des effets de côte, de la géographie etc … pour  composer son trajet, bien régler ses voiles pour « gratter » d’autres voiliers sur la  même route et se dire que nous sommes meilleurs que tel ou tel plus gros bateau normalement plus performant…
A sainte-Marine, 
port de pêche de Sainte-Marine
petit port extrêmement sympathique nous avons le plaisir d’aller boire deux bonnes « Britt » la bière du marin breton, avec Hervé, un collègue de J-L qui vient de commencer ses vacances dans la maison familiale. C’est un plaisir de l’entendre raconter sa passion bien compréhensible de cette sympathique bourgade et ses environs dans lesquels il revient chaque été depuis quelques dizaines d’années.

Un quatrième jour de près pour rallier Audierne….. départ au moteur car peu de vent,

la pêche au casier au premier plan,
au second plan le chalutage,
et dans le fond, la plaisance


C'est ça la pétole.... Eole en grève

puis celui-ci monte agréablement à 3-4 Bf. Nous nous permettons une petite régate amusante avec un grand voilier qui n’arrive pas à nous dépasser et qui arrivera bien plus tard au port le soir…
Petite séquence « émotions fortes » vers la pointe de Penmarch que nous doublons prudemment à bonne distance en raison des hauts fonds qui parsèment cette zone. Et, tout d’un coup, sans crier gare, la brume nous tombe dessus, visibilité réduite à 100m, alors que par endroits le soleil est encore visible au dessus de nous. Le vent monte un peu, des effets de côte avec les courants de marée lèvent une mer croisée assez désagréable et peu sympathique avec la  houle qui vient tout droit du milieu de l’atlantique.  Christine à la barre gère très bien les difficultés et la trajectoire du Mergule reste bien maîtrisée.

Le spectacle est un peu inquiétant, la brume amplifie l’irrégularité de la mer et des formes  étranges sortent de nulle part alors que nous sommes à l’affût des bruits  alentours, la zone étant habituellement bien fréquentée par les pêcheurs.  click ici: video chalutier dans les vagues   difficile de ne pas trop bouger avec la houle...



Notre « Mer-Veille »,  le détecteur de radar est allumé. Celui-ci nous permet simplement  de localiser approximativement la direction d’un bateau qui serait équipé d’un radar.
Par contre avec ce système il nous est impossible de pouvoir repérer un bateau sans radar qu’il soit à voile ou à moteur.
On n’y voit vraiment rien lorsque tout d’un coup un bruit de moteur nous « enveloppe », et se rapproche assez rapidement… on tend l’oreille , impossible de savoir d’où il vient, il devient vraiment fort, vient droit sur nous, on ne voit toujours rien, le bruit devient assourdissant et passe à quelques dizaines de mètres au dessus de nos têtes… ce n’était qu’un avion avec un bruit de moteur inconnu, probablement un de ces gros avions  militaires à hélice… quelle trouille il nous a fichue, l’abruti….

La soirée au mouillage de sainte Evette à Audierne se passe à étudier tous les paramètres nécessaires à planifier notre passage de la pointe du Raz par le Raz de Sein le lendemain.

Fichier:Chausseedesein.gif
Schéma du raz de sein ( wikipedia) 


Ce passage, qui  peut être très difficile et dangereux selon les conditions  doit être passé de manière très planifiée en terme d’horaire et de trajectoire en tenant compte de la météo, de la direction et force du vent, de la direction de la houle du jour du coefficient de marée, des courants de marées et leur variations au cours de la journée etc… Il faut éviter de passer vent contre courant, si l’un des 2 paramètres est modéré ou fort la mer peut être alors terriblement  dangereuse.  click ici pour voir la video de la pointe du Raz (lors de notre voyage terrestre en bretagne en mai 2011, conditions calmes )
Bref, ce passage ne s’improvise pas.
Le lendemain, le vent devrait donc être NW 3 Bf, la houle d’ W, nous nous dirigeons du sud au nord, nous sommes dans un petit coefficient de marée. La lecture des manuels et des cartes est attentive et nous prédéterminons donc l’horaire, la trajectoire etc … Nous décidons que nous devrions être à l’entrée du passage à l’étale ou la renverse (le moment où le courant s’annule et la mer se calme), à 13h30. Et que nous passerons le Raz de Sein entre 13h30 et 14h30.
Nous nous disons aussi que s’il y a de la brume nous n’y allons pas …

Le passage du Raz de Sein :

Le lendemain,  le soleil brille, la mer est belle mais un peu de brume est crochée vers la pointe où  nous nous dirigeons. Nous avons un petit peu d’avance sur l’horaire, nous ralentissons l’avance du bateau. La brume ne semble pas très épaisse et  nous continuons  tant que la visibilité reste encore gérable; la brume donne l’impression quelle va se lever…. Et bien non… !! en fait  avec notre petite avance sur l’horaire et notre difficulté à ralentir notre bateau de course (le désavantage d’un bateau de course c’est qu’il est difficile à ralentir…) nous nous retrouvons dans le Raz un peu trop tôt avec une visibilité complètement nulle. 
Christine à la barre sent bien les courants, confirmés par J-L à la carte et au GPS.



Les courants nous donnent un peu de fil à retordre pour la maîtrise de la route dans une visibilité limitée entre 50 et 100 mètres. Le point GPS est relevé toutes les 5 minutes sur la carte et nous sommes impressionnés de notre dérive en direction de Tevennec et ses hauts fonds. Notre GPS n’est pas équipé de cartographie intégrée, ce qui rend l’exercice  de navigation plus  difficile….Correction de la trajectoire… la barreuse est concentrée et se joue des difficultés tandis que le navigateur suit l’évolution du Mergule vague après vague sur la carte… Comme nous sommes encore dans la phase vent contre courant la mer prend à nouveau des formes et une texture bizarres vaguement inquiétante. Le  détecteur de radar est allumé, il sonne sans discontinuer et clignote sur tous les quadrants indiquant la présence de bateaux équipés de radars dans toutes les directions, nous n’entendons toutefois rien, nous ne voyons rien … soudain, une fois, puis une seconde fois, sortis de nulle part, nous croisons deux voiliers avec GV (Grand Voile) hissée, naviguant au moteur  et un peu malmenés dans les vagues. Le Mergule, lui,  navigue entièrement à la voile, GV hissée et Solent à l’avant ... Notre petit moteur hors-bord  4 CV ne servirait pas à grand chose dans ces parages….
Entre deux escapades dans la cabine pour tracer notre route sur la carte, J-L souffle dans la corne de brume, 

le navigateur signale notre présence

on nous répond à proximité, nous écarquillons les yeux sans rien voir… ambiance, ambiance.
click ici: video aller -retour Raz de sein-Douarnenez 

Nous mettons à profit la petite panne de vent après la sortie du Raz pour sortir la ligne de traîne et Christine pêche un joli maquereau pour l’apéro.
La brume ne disparaîtra qu’à la fin du premier tiers de la baie de Douarnenez dont les falaises apparaîtront progressivement.

Progressivement les contours de la baie se dévoilent autour de nous
La fin de la navigation vers Douarnenez est un régal, 4 Bf bien établi , allure bon plein–travers ... le Mergule file « à donf ».
Donc pour le passage du Raz de Sein… nous n’avons rien vu du paysage à l’aller…  et dire que nous nous étions dit que nous ne le ferions pas avec la brume …

Après notre nuit au port de Douarnenez, 

il est malheureusement temps de faire demi- tour, direction la Turballe, la fin des vacances approchant…. Nous n’avons pas le temps d’aller jusqu’à Brest comme nous l’aurions souhaité …  1 journée de navigation supplémentaire pour l'aller-retour nous aurait pourtant suffi .
La soirée au port de Douarnenez voit à nouveau 2 Suisses penchés sur leurs livres leurs atlas de courants et leurs cartes et les données météos pour étudier le passage retour du Raz de Sein dans les conditions de la journée qui va suivre. Celles-ci s’annoncent plus faciles, déjà le vent ira sensiblement dans le même sens que notre trajectoire de même que le courant,  ce qui simplifie considérablement la donne.


Le soleil est déjà levé lorsque nous appareillons....  panne de vent pour commencer puis un sympathique 3 Bf nous permettant un crochet à  l’anse St Nicolas vers la pointe de la Chèvre afin  d’attendre un peu, étant de nouveau un peu en avance sur l’horaire.


Les 12 miles qui nous séparent du Raz depuis la pointe de la Chèvre sont vite avalés  et cette fois ci le Raz est passé dans des conditions lémaniques, mer presque « miroir », 2 Bf, grand soleil,  à l’étale (avec toutefois 15 minutes de retard ).  Difficile d’imaginer que ce sont les mêmes lieux que la veille. Nous prenons notre temps pour photographier l’îlot de Tevenec, le phare de la Vieille, la tourelle de la Plate 


La Plate (à gauche) et le phare de la Vieille ( à  droite)

… tous étant des repères nécessaires pour le passage du Raz  l’île de Sein qui n’est pas dissimulée dans la brume ce jour-là . D’autres repères caractéristiques à la navigation s’ajoutent à notre observation: Les Chats, le phare de Sein etc…   Ce jour-là c’est vraiment « Pen’Ar »  à  la barre et à la lecture de carte ...


étale de basse mer avec le courant du jusant et un petit coefficient de marée, c'est tranquille...

Et l’opportunité d’un essai de pêche à la traîne à la  sortie du Raz . Nous attrapons 2 maquereaux que nous relâcherons aussitôt…. trop petits… et nous ne persistons pas car le Mergule est un bateau de régate et malgré notre expérience à le ralentir pour satisfaire notre assiette du soir, il monte facilement à des vitesses nettement supérieures aux 3 nœuds  favorables à la pêche aux maquereaux… Nous avons pourtant tout essayé ( sauf affaler les voiles) : vent arrière avec voiles complètement relâchées ou complètement bordées,  au près  avec voilées choquées etc… rien à faire, le Mergule qui accélère  toujours à 5 nœuds dès qu’on mouille la ligne  de pêche. Comme si nous lui faisions un affront, et nous pourrions presque l’entendre dire… "Mais je suis un bateau de course M’sieurs-dames moi, pas un bateau de pêche…"

c'est un voilier destiné à la course au large 

Nouvelle étape ce matin depuis Audierne … Nous longeons sa longue baie sablonneuse  avec de petits airs qui nous permettent toutefois de bien avancer. Nous croisons de nombreux voiliers anciens se rendant à la fête de « la Route de l’Amitié » . Des invités de marque, dont le voilier "Joshua" de Bernard Moitessier qui avait réalisé plusieurs tours du monde avec ce dernier dans les années 70.
Le voilier rouge que nous avons croisé  et photographié est il celui-ci ? c’est possible.
Est-ce "Joshua"?

En fait en regardant de près des documents sur internet il lui ressemble furieusement mais ce n’est pas lui… déception !!!












Ce jour-là plusieurs poissons lunes à la nageoire battant la surface de l’eau ont croisé notre sillage
(http://www.dinosoria.com/poisson_lune.htm)



Nous naviguons sur un magnifique bord de spi après avoir croisé la pointe de Penmarch, cette fois dans le soleil, avec de jolis surfs sur les vagues avec une petite houle nous permettent de foncer.
click ici: video spi à Penmarch
Nous nous amarrons à nouveau à Sainte-Marine alors que le courant de jusant est encore bien fort.. pas évident ..!!

le phare de Sainte-Marine

Cormorans perchés sur une balise tribord 

Nous fêtons notre passage aller-retour du Raz de sein en dégustant des crêpes, l’une d’elle, la meilleure parce que bien croustillante (farine de sarasin + poitrine+ fromage de chèvre+ confiture de figue et noix) … à se relever la nuit.


Pour le retour à La Turballe, nous prévoyons une navigation de jour puis de nuit depuis Sainte-Marine.

Les vents très faibles du matin et prévus le lendemain en décideront autrement car les  quelques heures de moteur de ces derniers jours et du matin jusqu’à l’archipel des Glénans ont bien entamés nos réserves. Nous sommes obligés de faire escale de ravitaillement en essence à Belle-Ile au milieu de la nuit où nous finirons la nuit au mouillage sur une bouée.













Nous avons rendez vous le surlendemain pour le grutage et la sortie de l’eau du bateau ce qui ne nous permet pas de fantaisies et un retard aurait été très ennuyeux…

allure de "grand largue, une main pour l'écoute de spi et une main pour la barre,


un coucher de soleil orangé 


L’un des plus beau spectacle de ce voyage aura été, lors du coucher de soleil à la pointe des Poulains de Belle-Ile,


au moment où nous affalions le spi par manque de vent et mettions le moteur en route une vingtaine de dauphins sont venus jouer autour de nous, jouer avec les vagues de l’étrave du bateau, des mouvements et des rythmes d’ensemble telle une danse … tout simplement extraordinaire !!!
click ici: video ballet de dauphins à la pointe des Poulains

Ce dimanche matin « la pétole »  (absence de vent) crainte pour notre dernière étape n’aura pas duré longtemps

puisque malgré un départ au moteur de Belle-Ile et une heure marquée par le bruit de notre 4CV nous avons pu terminer le voyage par des splendides bords de spi par 10 noeuds de vent, grand soleil et une mer belle sous la surface de laquelle nous avons croisé d’immenses méduses sans réussir à les photographier … Le Mergule est  de nouveau trop rapide.

Nous sentions bien lors de cette dernière étape que les navigateurs du Mergule profitaient de ces derniers milles de vent et d’eau salée. click ici : video  dernière étape au spi 
Et c’est avec une certaine tristesse d’avoir terminé notre périple que nous avons vu apparaître progressivement la côte, repéré le château d’eau et la plage caractéristiques de La Turballe et aussi de la joie d’avoir accompli une superbe boucle sur la côte atlantique, vivant de magnifiques moments à bord du Mergule et dans les lieux sympathiques  où nous avons accosté.

Une nuée de goelands typique du port de pêche La Turballe
Lundi, c’est grutage, dématâge, sanglage sur la remorque 










et le long voyage routier vers Genève
plus aérien le retour pour le Mergule

mardi 19 juillet 2011

L'île d'Yeu

Nous sommes au 4ème jour de notre séjour sur l'île d'Yeu pour cause de mauvais temps. Nous avons tout eu: de la bruine, des averses torrentielles, du soleil entrecoupé par des nuages, des rafales à faire trembler le port... tout cela à cause des dépressions qui n'en finissent pas de se creuser par-ci par-là sur les îles britanniques, l'Irlande etc.. Il y en a même une petite qui va se creuser sur le Nord de la France prochainement. Corollaire: trop de vent pour que le Mergule ne prenne la mer et trop de mer pour que le Mergule ne prenne pas trop d'eau...


Ce vent sur la mer ne retient pas que le Mergule au port, il retient un autre voilier également, le goéland.
Nous avons pu l'observer encore lors d'un pic nic sur la côte sauvage de l'île, sociable, il ne brigue pas toujours ce que nous lui offrons!



click ici vidéo du goéland: "gwelan ou gouelañ " en breton signifie "pleurer"


Donc, nous sommes sagement restés au port en attendant des jours meilleurs... du vent 6-7 Beaufort sur un 6.50 m comme le nôtre il faut vraiment vouloir ou ne pas avoir le choix...

mieux vaut ne pas aller nager....

Demain, une accalmie de vent est prévue et de la pluie probablement.... nous verrons et nous irons probablement jusqu'à Belle-île, environ 55 miles si nous ne devons pas trop louvoyer, car au début le vent sera W, notre allure sera du près, puis SW à S l'après midi, ce sera alors une allure de portant, plus agréable et rapide si nous pouvons mettre le spi. 
Revenons sur Yeu: une île vraiment agréable, une jolie côte sauvage rocheuse au sud

la côte sauvage


 des falaises bordées par une lande austère ressemblant à l'Ecosse

le vieux château du XIV eme.... 50 secondes après cette photo il pleuvait horizontalement...


et une côte plus sablonneuse au nord à l'abri de la houle et des vents d'W et SW

les plages de la côte à l'abri du vent et de la houle








beaucoup d'arbres, des thuyas gigantesques, des pins, des feuillus et beaucoup d'épines dans les fourrés. 
Le vélo y est roi, c'est un moyen très agréable pour découvrir les petits chemins de l'île. De jolies petites maisons blanches souvent nichées sous les arbres.
De bonnes glaces sur le port et une magnifique poissonnerie....  Malheureusement le vent et les averses, souvent imprévisibles, nous empêchent de cuisiner avec notre petit réchaud à l'extérieur du bateau, et ne voulant pas que la cabine ne sente le poisson grillé jusqu'à la fin du voyage nous nous abstenons et nous nous contentons de bouillir de l'eau uniquement...  nous nous sommes donc consolés dernièrement avec une bonne tartiflette liophylisée. Les puristes crieront au scandale mais elle était pas mal du tout... quand on a faim.... !!
en mangeant une glace sur le port....




samedi 16 juillet 2011

On dirait le sud.....


Après avoir passé quelques jours au port de La Turballe pour laisser passer du mauvais temps et une mer bien agitée, nous allons d'abord mettre cap sur les  îles de la Vendée et de la Charente Maritime.
le port de La Turballe entre 2" grains"
le mauvais temps....



l'intéressante visite de l'ancien sardinier au Gré des vents


en direction du Croisic où les nuages donnent l'impression de nous tomber  sur la tête
Après avoir dépassés le Croisic et traversés l’estuaire de la Loire sans encombres en croisant au loin quelques monstrueux cargos, dans une petite houle d’ouest résiduelle et un 3 Beaufort sympathique nous atterrissons sur l’île de Noirmoutier. Cela faisait deux ans que les balises avaient disparu de notre horizon… le temps de se remémorer l’utilisation de la règle de Cras, du compas de relèvement et du GPS, en effet lorsqu’il faut descendre à la table à carte dans la cabine ( en fait une simple planche en plastique bricolée  que l’on tient sur ses genoux)  il est moins « dégueulant » d’utiliser le GPS plutôt que le compas de relèvement et les jumelles lorsqu’on n’est pas encore amarinés…… Nous trouvons sans encombre l’entrée du port de l’Herbaudière . Petite étape pour une première navigation où nous reprenons nos repères et nous retrouvons le plaisir du vent, de la mer et du sel.  Click ici pour la video entre La Turballe et Noirmoutier 

en direction de Noirmoutier

Le lendemain cap encore plus au sud, direction l’île d’Yeu avec un petit détours par le Nord de l’île des Piliers et ses 2 phares, puis c’est une jolie descente sous grand spi où nous nous faisons plaisir à rattraper et, à quasiment laisser sur place, un « Pogo 8.50 » qui n’était pas au mieux de sa forme ….
Nous croisons la régate des « Ports Vendéens » qui remonte d’Yeu en jouant au « rase-cailloux » au plus proche de l’île de Noirmoutier alors que nous nous tenons à distance respectueuse des éventuels dangers…. Click ici pour  la video étape Noirmoutier -Yeu
L‘arrivée à Yeu au soleil est sympathique, par 4 Bf de vent  avec affalage du spi à quelques encablures du port, caractérisé par une longue passerelle servant autrefois à haler les thoniers à la voile pour les aider à sortir du port. A peine nous sommes à terre que voici le majestueux Belem qui arrive à la voile et vient mouiller l’ancre à quelques encablures du port.. un spectacle magnifique.
L'arrivée du Belem, monument historique de la navigation
Port Joinville sur l'ile d'Yeu... encore un petit air de méditerrannée

Port-Joinville est un immense port sur une toute petite île…. Spécialité : les rillettes de thon….. et une découverte savoureuse, une bonne crêperie nous fait passer un bon moment lors du coucher du soleil….. Nous vous conseille la « 8 mètres » à la Crêperie bleue (farine de froment, menthe fraîche, cassonnade et rhum blanc flambé)…. et gare à la fraîcheur de la météo.. nous supportons les coupe-vents.
Le lendemain, la météo étant favorable à la navigation nous remettons à notre prochain retour la visite de l’île qui paraît vraiment jolie, mélange sympa de plages de sable et de roches, sur la côte sauvage.
la barreuses concentrée se fait gicler....
C’est par un bon 4-5 Bf que l’on met le cap direct sur la Rochelle, une longue étape d’une douzaine d’heures. Un départ assez mouillé par les embruns malgré le soleil…. les pantalons et vestes de cirés sont de rigueur….. Grand voile à 1 ris et solent à l’avant, le Mergule file à toute allure au  « bon plein » .. et nous arrose de paquets de mer…l’appareil photo reste bien à l’abri et n’est sorti qu’au moment où cela gicle moins fort. Les milles s’enchaînent rapidement, et voici déjà les longues plages de sable des Sables d’ Olonne…un petit peu de spi,  puis sur le coup de midi plus  un « pet » de vent… « pétole » comme on dit …..  Une petite heure de moteur puis la brise thermique démarre progressivement… c’est reparti au spi à bonne allure dans le Pertuis Breton, entre le continent et l’île de Ré où l’on voit apparaître le phare des Baleines… souvenirs d’enfance pour JL.. souvenirs hivernaux et plus récents pour Chr… Au loin,  le pont de Ré, immense, se fait attendre par un louvoyage au grand largue un peu fastidieux et c’est en fin de journée que nous passons enfin sous ses arches imposantes. Click ici pour la video étape Yeu- La Rochelle Le dernier séjour sur l’île de Ré de JL date de 35 ans exactement… le pont n’existait pas… les serpents sont ils enfin apparus sur cette île depuis lors…. ????..... clin d’œil à Papa-Zinet…..

le pont de l'île de Ré
les 2 tours d'entrée du Vieux Port de la Rochelle
Et voici le Port de La Rochelle, chargé d’histoire ancienne….  les 2 grosses tours au loin qui en gardent l’entrée et un peu plus au sud le phare du Bout du Monde.. Pour nous, plus techniquement c’est un alignement à suivre au 54 ° sur deux feux visibles jour et nuit qu’il faut suivre dans un chenal peu profond à marée basse, moment où nous arrivons… 
le phare du Bout du Monde à La Rochelle dont le feu blanc s'élève sur pilotis

Les feux dont l'alignement au 54 ° marque le chenal d'entrée 

Pendant la nuit un « monstre » orage et un coup de vent à décorner les bœufs fait trembler le port, siffler les mâts et taper les drisses de voiliers…. Quel bonheur de ne pas être en mer en ce moment !!!
Ensuite, nous serons des touristes terriens: visite des vieux quartiers de La Rochelle puis le lendemain prise en main d'un scooter électrique pour aller sur Ré. Nous renonçons à aller sur l'île en bateau : horaires de marées peus favorables pour le port de St-Martin et crainte de ne pas trouver de places en cette période de l’année. En fait, le scooter électrique c’est bien, c'est écologique mais gare à l’autonomie  des batteries en cas de vent de face, JL en a fait la malheureuse expérience au retour.. sa batterie à plat avant l’arrivée ... heureusement le « plan B » a fonctionné avec le dépôt de batteries à St-Martin de Ré sur un seul scooter avec une batterie vide dans le sac à dos puis retour pour rechercher Chr restée en rade au bord de la route….
le port de St-Martin de Ré

un petit air de côte d'azur ?

le phare des Baleines et le rouleaux de la belle plage


Heureusement que la journée s’était bien passée auparavant : sur les traces des vieux souvenirs de JL… Ste-Marie, St-Martin, Ars en Ré et St-Clément les Baleines …. et une baignade mémorable dans les rouleaux des vagues de la longue plage de sable jouxtant le phare des Baleines… exactement comme il y a 35 ans. Nous ne nous lassons pas de surfer en plongeant et sautant dans les vagues ….
Le lendemain, c’est une jolie étape qui nous attend avec le contournement de Ré par le Sud - Rivedoux, le phare de Chauveau et la plage de l'hôtel Atalante - puis direction NW jusqu’aux sables d’Olonne….. mais la quasi absence de vent le matin nous oblige à nous taper 2h 30 de moteur avant qu’Eole ne daigne se mettre à respirer… Un comble… au moteur jusqu’à la hauteur d’Ars en Ré reconnaissable à son église au clocher peint en noir et blanc servant d’amer caractéristique… Click ici pour la video étape La Rochelle-Les Sables

l'église d'Ars en Ré servant d'amer caractéristique 

le phare de Chanchardon, côte sud de Ré, doublé au moteur.....

le phare de Baleines à l'exrémité  nord ouest de l'ile  de Ré

Ensuite, nous doublons le phare des Baleines et du Baleineau et un long bord de « près » où nous filons par 3-4 Bf en croisant de beaux voiliers nous mène à bonne vitesse jusqu’à Port Bourgenay pour terminer par quelques bords avant les Sables d’Olonne .

plus grand et plus confortable que le Mergule

mais certainement pas plus beau .... :-)

Ellen Mac Arthur ? 
Mais à l’arrivée des Sables, personne pour nous acclamer sur les digues qui ont vu revenir les coureurs au large du tour du monde à la voile et en particulier les solitaires du Vendée Globe.. Quelle fierté  et quel soulagement ils doivent ressentir lorsqu’ils voient apparaître l’amer caractéristique proche de l’entrée du port et qu’ils longent ces mêmes quais après des mois de solitude dans des mers hostiles…. Pour nous c’était bien plus cool…Et nous nous consolons de l’indifférence générale devant un bon plat de sardines grillées avec une sauce persillée dans un petit resto qui a vu quelques générations de marins passer…... miam miam !!!!
Hier, cap au NW toujours et retour sur Yeu, au près malheureusement, alors que le vent devait être SW et nous gratifier d’un long bord de portant.. NOus rêvions d’un grand bord de spi… tu parles… du près, encore du près…. !!! mais nous nous sommes bien amusés à varier les points de vue des images tournées à bord, d’abord une petit montée sur la première barre de flèche ( redoutable pour les tibias.... bien écorchés par la suite…) puis grâce à notre gaffe supportant l’appareil photo…. nous vous laissons juger du résultat des divers points de vue…. Click ici pour la video étape Les Sables-Yeu 

à mi-chemin entre les Sables d'Olonne  et Yeu

un singe est monté à la première barre de flèche

mais c'est moins fatiguant avec l'appareil photo au bout de la perche....
 Ensuite ce sera visite terrestre de l’île et probablement 2-3 (?) jours de pause navigation en raison des coups de vent annoncés…

Petit lexique pour les non initiés :
-      -le près : allure faisant remonter le bateau à environ 40 degrés du vent. C’est une allure souvent fastidieuse lorsqu’il y a des vagues et de la houle car le bateau tape et plus le vent est fort plus le bateau gîte ( penche) obligeant à des adaptations de la voilure. En plus comme le vent relatif y est plus important il y fait généralement plus frais.
=-l-le portant: allure où le bateau se situe avec le vent venant du côté ou proche de l’arrière. C’est  généralement plus confortable, et avec le spi asymétrique ( voile adaptée à cette allure) on va souvent vite. C’est l’allure favorite d’un bateau taillé comme le Mergule.
-        -un bord : une distance parcourue en gardant la même allure par rapport au vent. un bord de près, un bord de portant etc…
-      -1 ris : diminution de la surface de la grand voile lorsque le vent fraichit.
-       -Solent : relativement petite voile d’avant  hissée lorsque le vent monte.