samedi 17 décembre 2011

A l'abri avant la tempête Joachim

Les semaines de l'automne se sont enchaînées rapidement. Une haute pression tenace et l'absence de vent pendant nos  jours de congé nous ont tenu éloigné des plaisirs des navigations automnales, et c'est dans nos montagnes que nous avons pu admirer les belles couleurs de cette magnifique saison.
Quelques soucis de santé pour JL ayant également  retardé l'organisation de la mise à l'abri du Mergule pour l'hiver,  ce n'est que le 14 décembre sous les rafales de vent et une pluie battante, avec même un coup de tonnerre au moment du démâtage,  que le Mergule a pu enfin être sorti de l'eau  et mis au repos  sur  sa remorque pour quelques mois.
La meteo s'annonçait inquiétante pour les jours à venir et c'est soulagés pour notre minitransat 6.50 que nous avons vu déferler la tempête" Joachim" sur le lac Léman. Savoir que le Mergule était bien à l'abri derrière la maison plutôt qu' amarré à sa bouée du Creux de Genthod et secoué dans de grosses vagues était rassurant, quoique les risques de dégâts par chutes de matériaux venant du toit du hangar adjacent tout de même bien réels . Quelques dégâts mineurs constatés à la bordure du toit mais heureusement pas une seule égratignure au Mergule. 
D'autres navigateurs lémaniques  n'ont pas eu cette chance.. bateaux partis à la dérive après ruptures d'amarres... etc.... 
Il est maintenant temps de penser aux petits travaux à envisager en vue de la saison prochaine... D'autres projets de navigation dans la tête.. mais pour l'instant...... chuuut... c'est encore confidentiel......

Carte météosuisse du jour de la tempête Joachim

dimanche 11 septembre 2011

Le soleil a rendez-vous avec la lune...

Initialement parti pour une petite virée à Thonon avec resto prévu en soirée, l'équipage du Mergule s'est laissé tenter par un tour nocturne jusqu'au Bouveret avec retour à Genthod au petit matin.

En navigation sous le soleil avec un petit Séchard  2 puis 3 Bf au lieu du SW annoncé, JL et Ch mettent le cap sur le grand Lac.
En cours de navigation, JL s'offre une petite grimpette au sommet du mât afin d'immortaliser le Mergule sous voiles d'en haut.
vue imprenable sur le Mergule
Click ici: vidéo vue d'en haut
Pour ceux que cela intéresse, la tactique pour la montée au mât en solo est la suivante: corde statique de 10 mm à nouer à la drisse de spi (dimaètre de 6 mm insuffisant pour le Jumar), poignée Jumar avec 2 sangles pour l'appui des pieds, bloqueur Grigri de Petzl avec mousqueton d'assurage au baudrier d'escalade. Ainsi on monte seul, et pour la descente on retire le Jumar pour descendre en rappel avec le Grigri.... Facile par 2 Bf, difficile d'imaginer faire cela par 7 bf...
Click ici: vidéo vers Thonon
Arrivés à Thonon, de jolis airs donnent envie de continuer... Qu'à cela ne tienne... cap sur le Bouveret. Fin de journée très lémanique avec bascules de vent incessantes.
Magnifique spectacle de la pleine lune se levant sur les montagnes du Bas-Valais en même temps que se couche le soleil sur le Jura.

La pleine lune au dessus des Préalpes vaudoises
coucher de soleil sur le Jura

Click ici: vidéo lever de la lune
 La pleine lune nous tiendra compagnie toute la nuit éclairant presque comme en plein jour et nous permettant de deviner l'arrivée des légères brises descendant des montagnes environnantes.

les risées sous la lune
click ici: video navigations avec pleine lune
Arrivés à l'embouchure du Rhône à côté du Bouveret vers 01h du matin nous rebroussons chemin en direction Genève. D'abord un peu avec le moteur car il n'y a pas assez de vent pour avancer, toujours sous une lune magnifique. Puis vers 4h du matin, c'est la reprise d'une sympathique brise de SW qui forcira vers 6h alors que la lune se couche.
A l'entrée du Petit Lac
Click ici: vidéo navigation au lever du soleil


Nous profitons d'un magnifique lever de soleil à notre entrée dans le petit Lac, puis avec la chaleur du jour naissant les brises tombent complètement en panne alors que nous ne sommes plus qu'à 30 min de notre port d'attache ... Nous finirons au moteur.
Le passage prévu du front froid en début d'après midi avec orages violents annoncés et ayant motivé notre retour rapide s'est fait bien plus tardivement ..... Difficile la météo....

mardi 30 août 2011

Echec à la Translémanique

Le Mergule avec J-L à bord n'a pas fait long feu à la régate translémanique en solitaire du WE dernier. C'était déjà mal parti: arrivé avec 10 minutes de retard sur la ligne de départ , bateau un peu en vrac en raison de divers problèmes matinaux puis un départ avec un petit vent de SW qui a rapidement forci.  Départ au spi, puis rapidement  le vent est monté à 20 noeuds avec rafales provoquant quelques figures de style au gros du troupeau juste devant. Pas facile d'éviter les collisions lorsque les concurrents devant soi ne sont pas maîtres de leurs trajectoires...Cela donne l'impression d'être sur un cheval au galop sans patins juste derrière un troupeau de vaches courant sur une patinoire en pente ... Après un premier empannage bien réussi juste avant Versoix, le Mergule s'est fait 2 départs au lof bien rattrapés, le troisième départ au lof fut impossible à rattraper sans tout lâcher.... le spi ... la drisse y compris. Et le Mergule s'est transformé en chalutier et le skipper en pêcheur de spi..... Reparti quelques instants sous GV et gênois c'est une fausse manoeuvre sous pilote automatique dans les rafales qui a fait  comprendre au skipper qu'il n'était pas assez entraîné pour gérer seul à bord ce type de conditions. Donc abandon juste avant  Hermance . Mauvaise humeur le reste de la journée mais certainement une sage décision : les aventures malheureuses de nombreux concurrents  dans les rafales à 30-35 noeuds de vent du côté de Lutry ayant confirmé qu'il avait été raisonnable d'abandonner avant de casser ou de se blesser. Il faudra plus s'entraîner en solo par bon vent si on veut y revenir...

mercredi 3 août 2011

« Le Mergule » attend de retrouver l’eau douce

Voilà, le Mergule est de retour à Genève après un voyage sans histoires cette fois-ci. Lorsqu’il a fallu reprendre la voiture après  3 semaines de repos, la batterie était quand même complètement à plat mais un simple pontage a permis de redémarrer... Ouf....

Tout le long du trajet nous avons joué à alterner les 2 gyros  sur la seule prise allume-cigare qui nous restait fonctionnelle, la tactique décidée étant de faire fonctionner le gyro du toit lorsque nous étions sur des routes ou il fallait croiser les autres véhicules de face et faire fonctionner le gyro arrière de la remorque sur les routes  à doubles voies séparées. Il était prévu que si des gendarmes se pointaient par l’arrière ou l’avant nous tenterions de vite permuter afin que note « illégalité » passe inaperçue…. Les 2 fois où nous les avons repérés au bord de la route nous n’avons pas eu le temps de mettre en action le plan  et ils nous ont regardé passer comme les vaches regardent passer les trains… Pas au courant des règlements ? vraiment pas sérieux …. !! ou le soleil à contre donnait l’impression  du fonctionnement des gyros ?  Quoiqu’il en soit une bonne étoile était sur nos têtes pendant ce retour puisque même à Genève nous n’avons pas eu d’encombres en évitant cette fois-ci la rive droite et les quais chargés par les fêtes de Genève. ( voir voyage 2009)
« Le Mergule » retrouvera l’eau douce du Lac Léman dans quelques jours. Pour l’instant il est encore plein de sel  et il attend sa douche avec impatience...  

dimanche 31 juillet 2011

Fin de la boucle atlantique 2011.




















Nous voici donc de retour à La Turballe, fin du voyage 2011 du  « Mergule » qui  a accumulé les « milles » sans  jamais se plaindre bien qu’il ait été  malmené quelques jours par des conditions peu confortables…. pour nous également .
Après l’île d’Yeu,  où nous sommes restés bloqués 6 jours, la nouvelle dépression qui pointait son nez  s’étant bien installée sous nos cieux , rajoutant 2 jours de mer trop agitée pour partir sereinement….. Mais la vie sur Yeu n’a rien d’un bagne : bonnes crêpes, glaces, vélo, balades découvertes etc… et clou du séjour sur l’île deux jolies dorades grillées à l’abri de vent derrière un rocher sur la plage ... miam miam.
Après notre escale prolongée sur Yeu, nous avons mis les caps sur Belle-Ile , Port-Louis (à côté de Lorient), Sainte-Marine (à côté de Benodet),  le mouillage de Ste Evette (à Audierne), le passage du Raz de Sein  (notre cap Horn de l’Europe.. !!) , Douarnenez, puis retour à nouveau par le Raz de Sein pour retrouver La Turballe.


Revenons sur ces journées de navigation :


click ici:video "attaqués"  par 'un bateau de pêche
L’étape Yeu/Belle-Ile a été assez éprouvante :12h de navigation pour 65 milles (117 km)  au près, donc en tirant des bords dans une  mer qui tapait passablement  par 4-5 Beaufort de vent  de face, l’étrave du Mergule jouant en alternance le sous-marin et la scie sauteuses dans les vagues  qui nous arrosaient copieusement. Il faut savoir qu’un mini 6.50 comme le nôtre n’est pas un bateau de croisière confortable: tout y est vite mouillé, la place est inexistante pour faire sécher les affaires à l’intérieur et lorsque la mer tape dur les moindres gestes sont difficiles à réaliser à l’intérieur... le travail à  la carte et le suivi de la navigation y sont également particulièrement éprouvants dans ces


conditions…. on ne parle même pas du seau WC pour les dames…Petite pensée admirative aux « ministes », compétiteurs (-trices) sur ce type de bateaux qui « s’envoient » des navigation de longue durée dans  des conditions souvent bien pires, l’apothéose de leurs compétitions étant la traversée de l’atlantique en solitaires… avec les mêmes bateaux que nous……. 



Revenons à nos « moutons atlantiques écumants » qui ne nous ont pas quittés de toute la journée….  
enfin le port du Palais à Belle-Ile  en fin de journée…

Le port du Palais
Le lendemain malgré de belles conditions de vent l’humeur était à la visite terrestre en scooter de Sauzon et de la magnifique partie sud de l’Ile pas visitée en 2009. 

Sauzon
Port Maria
"On dirait le Sud"
Pointe du Skeul
le secret de l'érosion

Encore du  « près », mais cette fois-ci moins inconfortable, avec toutefois un peu de brume pour l’étape suivante qui nous à menés à Port Louis, petite bourgade chargée d’histoire médiévale et Renaissance qui abritait le comptoir des Indes et un fort historique.  Le port est très accueillant . Le temps nous manquant pour aller visiter le grand port de Lorient et la cité de la voile « Eric Tabarly » sur la rive d’en face nous en profitons pour satisfaire notre gourmandise par un bon repas de la mer dans un resto.

click ici: vidéo étapes au près . On ne sort l'appareil photo que lorsque cela ne mouille pas trop....

Après Lorient encore un jour de près bien « tapant » pour rallier Sainte-Marine à l’embouchure de l’Odet, encore des bords à tirer, des vagues à fendre, toujours du froid, les polaires, cirés etc … Nous râlons mais au moins nous naviguons, nous nous faisons plaisir (nous sommes quand même un peu masos). Il est intéressant et ludique de tracer sa route le plus intelligemment possible, de tirer parti des bascules de vent, des effets de côte, de la géographie etc … pour  composer son trajet, bien régler ses voiles pour « gratter » d’autres voiliers sur la  même route et se dire que nous sommes meilleurs que tel ou tel plus gros bateau normalement plus performant…
A sainte-Marine, 
port de pêche de Sainte-Marine
petit port extrêmement sympathique nous avons le plaisir d’aller boire deux bonnes « Britt » la bière du marin breton, avec Hervé, un collègue de J-L qui vient de commencer ses vacances dans la maison familiale. C’est un plaisir de l’entendre raconter sa passion bien compréhensible de cette sympathique bourgade et ses environs dans lesquels il revient chaque été depuis quelques dizaines d’années.

Un quatrième jour de près pour rallier Audierne….. départ au moteur car peu de vent,

la pêche au casier au premier plan,
au second plan le chalutage,
et dans le fond, la plaisance


C'est ça la pétole.... Eole en grève

puis celui-ci monte agréablement à 3-4 Bf. Nous nous permettons une petite régate amusante avec un grand voilier qui n’arrive pas à nous dépasser et qui arrivera bien plus tard au port le soir…
Petite séquence « émotions fortes » vers la pointe de Penmarch que nous doublons prudemment à bonne distance en raison des hauts fonds qui parsèment cette zone. Et, tout d’un coup, sans crier gare, la brume nous tombe dessus, visibilité réduite à 100m, alors que par endroits le soleil est encore visible au dessus de nous. Le vent monte un peu, des effets de côte avec les courants de marée lèvent une mer croisée assez désagréable et peu sympathique avec la  houle qui vient tout droit du milieu de l’atlantique.  Christine à la barre gère très bien les difficultés et la trajectoire du Mergule reste bien maîtrisée.

Le spectacle est un peu inquiétant, la brume amplifie l’irrégularité de la mer et des formes  étranges sortent de nulle part alors que nous sommes à l’affût des bruits  alentours, la zone étant habituellement bien fréquentée par les pêcheurs.  click ici: video chalutier dans les vagues   difficile de ne pas trop bouger avec la houle...



Notre « Mer-Veille »,  le détecteur de radar est allumé. Celui-ci nous permet simplement  de localiser approximativement la direction d’un bateau qui serait équipé d’un radar.
Par contre avec ce système il nous est impossible de pouvoir repérer un bateau sans radar qu’il soit à voile ou à moteur.
On n’y voit vraiment rien lorsque tout d’un coup un bruit de moteur nous « enveloppe », et se rapproche assez rapidement… on tend l’oreille , impossible de savoir d’où il vient, il devient vraiment fort, vient droit sur nous, on ne voit toujours rien, le bruit devient assourdissant et passe à quelques dizaines de mètres au dessus de nos têtes… ce n’était qu’un avion avec un bruit de moteur inconnu, probablement un de ces gros avions  militaires à hélice… quelle trouille il nous a fichue, l’abruti….

La soirée au mouillage de sainte Evette à Audierne se passe à étudier tous les paramètres nécessaires à planifier notre passage de la pointe du Raz par le Raz de Sein le lendemain.

Fichier:Chausseedesein.gif
Schéma du raz de sein ( wikipedia) 


Ce passage, qui  peut être très difficile et dangereux selon les conditions  doit être passé de manière très planifiée en terme d’horaire et de trajectoire en tenant compte de la météo, de la direction et force du vent, de la direction de la houle du jour du coefficient de marée, des courants de marées et leur variations au cours de la journée etc… Il faut éviter de passer vent contre courant, si l’un des 2 paramètres est modéré ou fort la mer peut être alors terriblement  dangereuse.  click ici pour voir la video de la pointe du Raz (lors de notre voyage terrestre en bretagne en mai 2011, conditions calmes )
Bref, ce passage ne s’improvise pas.
Le lendemain, le vent devrait donc être NW 3 Bf, la houle d’ W, nous nous dirigeons du sud au nord, nous sommes dans un petit coefficient de marée. La lecture des manuels et des cartes est attentive et nous prédéterminons donc l’horaire, la trajectoire etc … Nous décidons que nous devrions être à l’entrée du passage à l’étale ou la renverse (le moment où le courant s’annule et la mer se calme), à 13h30. Et que nous passerons le Raz de Sein entre 13h30 et 14h30.
Nous nous disons aussi que s’il y a de la brume nous n’y allons pas …

Le passage du Raz de Sein :

Le lendemain,  le soleil brille, la mer est belle mais un peu de brume est crochée vers la pointe où  nous nous dirigeons. Nous avons un petit peu d’avance sur l’horaire, nous ralentissons l’avance du bateau. La brume ne semble pas très épaisse et  nous continuons  tant que la visibilité reste encore gérable; la brume donne l’impression quelle va se lever…. Et bien non… !! en fait  avec notre petite avance sur l’horaire et notre difficulté à ralentir notre bateau de course (le désavantage d’un bateau de course c’est qu’il est difficile à ralentir…) nous nous retrouvons dans le Raz un peu trop tôt avec une visibilité complètement nulle. 
Christine à la barre sent bien les courants, confirmés par J-L à la carte et au GPS.



Les courants nous donnent un peu de fil à retordre pour la maîtrise de la route dans une visibilité limitée entre 50 et 100 mètres. Le point GPS est relevé toutes les 5 minutes sur la carte et nous sommes impressionnés de notre dérive en direction de Tevennec et ses hauts fonds. Notre GPS n’est pas équipé de cartographie intégrée, ce qui rend l’exercice  de navigation plus  difficile….Correction de la trajectoire… la barreuse est concentrée et se joue des difficultés tandis que le navigateur suit l’évolution du Mergule vague après vague sur la carte… Comme nous sommes encore dans la phase vent contre courant la mer prend à nouveau des formes et une texture bizarres vaguement inquiétante. Le  détecteur de radar est allumé, il sonne sans discontinuer et clignote sur tous les quadrants indiquant la présence de bateaux équipés de radars dans toutes les directions, nous n’entendons toutefois rien, nous ne voyons rien … soudain, une fois, puis une seconde fois, sortis de nulle part, nous croisons deux voiliers avec GV (Grand Voile) hissée, naviguant au moteur  et un peu malmenés dans les vagues. Le Mergule, lui,  navigue entièrement à la voile, GV hissée et Solent à l’avant ... Notre petit moteur hors-bord  4 CV ne servirait pas à grand chose dans ces parages….
Entre deux escapades dans la cabine pour tracer notre route sur la carte, J-L souffle dans la corne de brume, 

le navigateur signale notre présence

on nous répond à proximité, nous écarquillons les yeux sans rien voir… ambiance, ambiance.
click ici: video aller -retour Raz de sein-Douarnenez 

Nous mettons à profit la petite panne de vent après la sortie du Raz pour sortir la ligne de traîne et Christine pêche un joli maquereau pour l’apéro.
La brume ne disparaîtra qu’à la fin du premier tiers de la baie de Douarnenez dont les falaises apparaîtront progressivement.

Progressivement les contours de la baie se dévoilent autour de nous
La fin de la navigation vers Douarnenez est un régal, 4 Bf bien établi , allure bon plein–travers ... le Mergule file « à donf ».
Donc pour le passage du Raz de Sein… nous n’avons rien vu du paysage à l’aller…  et dire que nous nous étions dit que nous ne le ferions pas avec la brume …

Après notre nuit au port de Douarnenez, 

il est malheureusement temps de faire demi- tour, direction la Turballe, la fin des vacances approchant…. Nous n’avons pas le temps d’aller jusqu’à Brest comme nous l’aurions souhaité …  1 journée de navigation supplémentaire pour l'aller-retour nous aurait pourtant suffi .
La soirée au port de Douarnenez voit à nouveau 2 Suisses penchés sur leurs livres leurs atlas de courants et leurs cartes et les données météos pour étudier le passage retour du Raz de Sein dans les conditions de la journée qui va suivre. Celles-ci s’annoncent plus faciles, déjà le vent ira sensiblement dans le même sens que notre trajectoire de même que le courant,  ce qui simplifie considérablement la donne.


Le soleil est déjà levé lorsque nous appareillons....  panne de vent pour commencer puis un sympathique 3 Bf nous permettant un crochet à  l’anse St Nicolas vers la pointe de la Chèvre afin  d’attendre un peu, étant de nouveau un peu en avance sur l’horaire.


Les 12 miles qui nous séparent du Raz depuis la pointe de la Chèvre sont vite avalés  et cette fois ci le Raz est passé dans des conditions lémaniques, mer presque « miroir », 2 Bf, grand soleil,  à l’étale (avec toutefois 15 minutes de retard ).  Difficile d’imaginer que ce sont les mêmes lieux que la veille. Nous prenons notre temps pour photographier l’îlot de Tevenec, le phare de la Vieille, la tourelle de la Plate 


La Plate (à gauche) et le phare de la Vieille ( à  droite)

… tous étant des repères nécessaires pour le passage du Raz  l’île de Sein qui n’est pas dissimulée dans la brume ce jour-là . D’autres repères caractéristiques à la navigation s’ajoutent à notre observation: Les Chats, le phare de Sein etc…   Ce jour-là c’est vraiment « Pen’Ar »  à  la barre et à la lecture de carte ...


étale de basse mer avec le courant du jusant et un petit coefficient de marée, c'est tranquille...

Et l’opportunité d’un essai de pêche à la traîne à la  sortie du Raz . Nous attrapons 2 maquereaux que nous relâcherons aussitôt…. trop petits… et nous ne persistons pas car le Mergule est un bateau de régate et malgré notre expérience à le ralentir pour satisfaire notre assiette du soir, il monte facilement à des vitesses nettement supérieures aux 3 nœuds  favorables à la pêche aux maquereaux… Nous avons pourtant tout essayé ( sauf affaler les voiles) : vent arrière avec voiles complètement relâchées ou complètement bordées,  au près  avec voilées choquées etc… rien à faire, le Mergule qui accélère  toujours à 5 nœuds dès qu’on mouille la ligne  de pêche. Comme si nous lui faisions un affront, et nous pourrions presque l’entendre dire… "Mais je suis un bateau de course M’sieurs-dames moi, pas un bateau de pêche…"

c'est un voilier destiné à la course au large 

Nouvelle étape ce matin depuis Audierne … Nous longeons sa longue baie sablonneuse  avec de petits airs qui nous permettent toutefois de bien avancer. Nous croisons de nombreux voiliers anciens se rendant à la fête de « la Route de l’Amitié » . Des invités de marque, dont le voilier "Joshua" de Bernard Moitessier qui avait réalisé plusieurs tours du monde avec ce dernier dans les années 70.
Le voilier rouge que nous avons croisé  et photographié est il celui-ci ? c’est possible.
Est-ce "Joshua"?

En fait en regardant de près des documents sur internet il lui ressemble furieusement mais ce n’est pas lui… déception !!!












Ce jour-là plusieurs poissons lunes à la nageoire battant la surface de l’eau ont croisé notre sillage
(http://www.dinosoria.com/poisson_lune.htm)



Nous naviguons sur un magnifique bord de spi après avoir croisé la pointe de Penmarch, cette fois dans le soleil, avec de jolis surfs sur les vagues avec une petite houle nous permettent de foncer.
click ici: video spi à Penmarch
Nous nous amarrons à nouveau à Sainte-Marine alors que le courant de jusant est encore bien fort.. pas évident ..!!

le phare de Sainte-Marine

Cormorans perchés sur une balise tribord 

Nous fêtons notre passage aller-retour du Raz de sein en dégustant des crêpes, l’une d’elle, la meilleure parce que bien croustillante (farine de sarasin + poitrine+ fromage de chèvre+ confiture de figue et noix) … à se relever la nuit.


Pour le retour à La Turballe, nous prévoyons une navigation de jour puis de nuit depuis Sainte-Marine.

Les vents très faibles du matin et prévus le lendemain en décideront autrement car les  quelques heures de moteur de ces derniers jours et du matin jusqu’à l’archipel des Glénans ont bien entamés nos réserves. Nous sommes obligés de faire escale de ravitaillement en essence à Belle-Ile au milieu de la nuit où nous finirons la nuit au mouillage sur une bouée.













Nous avons rendez vous le surlendemain pour le grutage et la sortie de l’eau du bateau ce qui ne nous permet pas de fantaisies et un retard aurait été très ennuyeux…

allure de "grand largue, une main pour l'écoute de spi et une main pour la barre,


un coucher de soleil orangé 


L’un des plus beau spectacle de ce voyage aura été, lors du coucher de soleil à la pointe des Poulains de Belle-Ile,


au moment où nous affalions le spi par manque de vent et mettions le moteur en route une vingtaine de dauphins sont venus jouer autour de nous, jouer avec les vagues de l’étrave du bateau, des mouvements et des rythmes d’ensemble telle une danse … tout simplement extraordinaire !!!
click ici: video ballet de dauphins à la pointe des Poulains

Ce dimanche matin « la pétole »  (absence de vent) crainte pour notre dernière étape n’aura pas duré longtemps

puisque malgré un départ au moteur de Belle-Ile et une heure marquée par le bruit de notre 4CV nous avons pu terminer le voyage par des splendides bords de spi par 10 noeuds de vent, grand soleil et une mer belle sous la surface de laquelle nous avons croisé d’immenses méduses sans réussir à les photographier … Le Mergule est  de nouveau trop rapide.

Nous sentions bien lors de cette dernière étape que les navigateurs du Mergule profitaient de ces derniers milles de vent et d’eau salée. click ici : video  dernière étape au spi 
Et c’est avec une certaine tristesse d’avoir terminé notre périple que nous avons vu apparaître progressivement la côte, repéré le château d’eau et la plage caractéristiques de La Turballe et aussi de la joie d’avoir accompli une superbe boucle sur la côte atlantique, vivant de magnifiques moments à bord du Mergule et dans les lieux sympathiques  où nous avons accosté.

Une nuée de goelands typique du port de pêche La Turballe
Lundi, c’est grutage, dématâge, sanglage sur la remorque 










et le long voyage routier vers Genève
plus aérien le retour pour le Mergule

mardi 19 juillet 2011

L'île d'Yeu

Nous sommes au 4ème jour de notre séjour sur l'île d'Yeu pour cause de mauvais temps. Nous avons tout eu: de la bruine, des averses torrentielles, du soleil entrecoupé par des nuages, des rafales à faire trembler le port... tout cela à cause des dépressions qui n'en finissent pas de se creuser par-ci par-là sur les îles britanniques, l'Irlande etc.. Il y en a même une petite qui va se creuser sur le Nord de la France prochainement. Corollaire: trop de vent pour que le Mergule ne prenne la mer et trop de mer pour que le Mergule ne prenne pas trop d'eau...


Ce vent sur la mer ne retient pas que le Mergule au port, il retient un autre voilier également, le goéland.
Nous avons pu l'observer encore lors d'un pic nic sur la côte sauvage de l'île, sociable, il ne brigue pas toujours ce que nous lui offrons!



click ici vidéo du goéland: "gwelan ou gouelañ " en breton signifie "pleurer"


Donc, nous sommes sagement restés au port en attendant des jours meilleurs... du vent 6-7 Beaufort sur un 6.50 m comme le nôtre il faut vraiment vouloir ou ne pas avoir le choix...

mieux vaut ne pas aller nager....

Demain, une accalmie de vent est prévue et de la pluie probablement.... nous verrons et nous irons probablement jusqu'à Belle-île, environ 55 miles si nous ne devons pas trop louvoyer, car au début le vent sera W, notre allure sera du près, puis SW à S l'après midi, ce sera alors une allure de portant, plus agréable et rapide si nous pouvons mettre le spi. 
Revenons sur Yeu: une île vraiment agréable, une jolie côte sauvage rocheuse au sud

la côte sauvage


 des falaises bordées par une lande austère ressemblant à l'Ecosse

le vieux château du XIV eme.... 50 secondes après cette photo il pleuvait horizontalement...


et une côte plus sablonneuse au nord à l'abri de la houle et des vents d'W et SW

les plages de la côte à l'abri du vent et de la houle








beaucoup d'arbres, des thuyas gigantesques, des pins, des feuillus et beaucoup d'épines dans les fourrés. 
Le vélo y est roi, c'est un moyen très agréable pour découvrir les petits chemins de l'île. De jolies petites maisons blanches souvent nichées sous les arbres.
De bonnes glaces sur le port et une magnifique poissonnerie....  Malheureusement le vent et les averses, souvent imprévisibles, nous empêchent de cuisiner avec notre petit réchaud à l'extérieur du bateau, et ne voulant pas que la cabine ne sente le poisson grillé jusqu'à la fin du voyage nous nous abstenons et nous nous contentons de bouillir de l'eau uniquement...  nous nous sommes donc consolés dernièrement avec une bonne tartiflette liophylisée. Les puristes crieront au scandale mais elle était pas mal du tout... quand on a faim.... !!
en mangeant une glace sur le port....